07
Jul
2025

L'énergie féminine

Cette séance grossesse dans mon jardin est la toute première que j'avais visualisée sur les trois.

J'avais acheté la robe un an auparavant, à une période où mon mari et moi essayions déjà de concevoir. En voyant sa coupe fluide et vaporeuse, sa couleur romantique, j'avais tout de suite pensé que je la voudrais pour immortaliser ma future grossesse et l'avais prise en deux tailles. Bien m'en a pris puisque le jour J, je n'ai pas réussi à fermer le dernier bouton de la plus grande...

Suite à l'apéro-photo du mois d'avril, durant lequel Olivier s'était porté volontaire pour la séance en studio, il me restait un photographe à trouver pour celle-ci.

J'ai contacté Valériane, sur une impulsion qui peut sembler irrationnelle puisqu'elle ne m'avait jamais photographiée, mais je pressentais que c'était elle. Je connaissais son travail, rempli de personnes de tous horizons aux sourires spontanés. Je connaissais ses couleurs à la fois vives et douces dans des milieux naturels. Et surtout, je la connaissais, elle.

Elle s'est d'abord enquise de ma démarche, de mes envies, de ma vision.

L'énergie féminine. Une mémoire innée circule entre matière et lumière. Comme l'eau sillonne et façonne la terre, la Nature sur le chemin inexorable de son œuvre.

Nous avons calé notre séance au 5 mai, trois jours après celle avec Olivier. Cette fois, j'ai eu davantage de facilité à détendre mon ventre pour qu'il forme un joli arrondi.

En voyant les prévisions de pluie, nous avions craint jusque la veille que la météo nous soit défavorable. Au final nous avons eu une lumière douce, sous un ciel gris qui laissait parfois passer un rayon de soleil.

Le magnolia et les cerisiers avaient perdu leurs derniers pétales blancs, mais la glycine et le lilas avaient fleuri à leur tour, leurs effluves fluctuant au gré de la brise. Du myosotis sauvage avait poussé le long des murets.

Au-delà de la présence de ces fleurs, qui métamorphosaient le cadre intime et protecteur de mon jardin en un sanctuaire luxuriant, ces images symbolisent l'énergie féminine dans l'histoire qui les précède.

Au moment d'acheter la robe, j'avais déjà sollicité une amie photographe et maquilleuse pour cette future séance. Elle avait accepté avec enthousiasme en me décrivant la mise en beauté sophistiquée qu'elle imaginait, les parures qu'elle me ferait porter... Je ne pouvais pas rêver mieux que de m'en remettre à elle ; jusqu'à ce que je lui découvre un autre visage lorsque je me suis mariée.

Je croyais, à cette époque, que renoncer à son amitié impliquait de faire le deuil de ces photographies qui me tenaient tant à cœur. Aujourd'hui, je réalise qu'elles n'auraient existé que selon sa vision, et que la Vie a ouvert la voie pour donner naissance à celles auxquelles j'aspirais réellement.

Je remercie infiniment Valériane qui a su m'accompagner dans cette séance avec l'esprit que je voulais lui insuffler, aussi libre et naturel qu'une respiration.

Photographe : Valériane Fatet

05
Feb
2025

La dernière séance

L'année 2025 a commencé avec intensité. Le 2 janvier matin, j'avais un examen médical que j'appréhendais depuis un mois. Et l'après-midi, ma deuxième séance avec Eric Monnier.
Au final, le verdict tant redouté était le meilleur que je pouvais espérer, et c'est avec un soulagement immense que j'ai rejoint Eric à son petit studio photo.

Eric cherchait à se renouveler, nous avons privilégié des expérimentations en pose longue et en double exposition. Nous avons rapidement trouvé quelques combinaisons de mouvements sur fond sombre...

... mais nous avons eu davantage de difficultés sur fond clair.

Nous nous sommes alors reposés sur nos zones de confort respectives, avec un peu de danse bien nette cette fois...

... et du portrait.
Comme notre séance était centrée sur le mouvement, je craignais que mon maquillage ne soit pas assez soutenu pour l'intensité de l'éclairage. Heureusement, l'ajout d'une touche de rouge à lèvres a fait l'affaire.

C'était une séance particulièrement mémorable. En treize ans d'activité, je n'ai jamais été autant consciente de chaque parcelle de mon corps en posant. Je suis sortie exténuée et comblée, sans encore réaliser que cette séance était sans doute la dernière où je serais modèle. Je développerai ce point prochainement ; en attendant, je suis heureuse de ces images et de ces souvenirs créés avec Eric.

Photographe : Eric Monnier

02
Nov
2024

Rêverie

Cette année, c'est toute une série d'événements intenses qui s'est enchaînée.... pour le meilleur, mais aussi pour le pire ; et je suis de ceux qui se recluent pour pouvoir reprendre pied.

Le 12 octobre dernier, je suis revenue à la photographie avec la sensation de sortir d'un mauvais rêve.

Honnêtement, avant le jour de la prise de vue, je ne savais vraiment pas ce que nous allions faire, et tout s'est déroulé au fil de l'eau, à commencer par le choix de la tenue. Ma modèle du jour, Valériane, a flashé sur cette robe, qui lui allait comme un gant. Je l'avais chinée lorsque je préparais mon mariage, ma bulle de Paradis entre les maladies et les deuils.

J'ai maquillé Valériane, puis nous sommes allées dans le même coin de nature où ont été prises les photos de couple de mon mariage. La série s'est construite de façon intuitive autour d'un arbre tombé au sol. Il nous barrait la route, mais... son tronc, autour duquel une plante grimpante nous tendait joyeusement ses feuilles, constituait un banc fortuit.

J'avais déjà photographié Valériane deux fois. La première pour une série pédagogique pour Espace Pose, la seconde lors du workshop pour modèles que j'ai organisé le 1er juin cet année, sur le thème de la pose onirique.

Lors de ce dernier événement, Valériane m'avait fait part de son désir de développer l'expressivité de ses mains. Les progrès étaient déjà visibles le jour-même, et ce fut une grande joie de la voir à l'aise pour notre premier "vrai" projet ensemble.

Je ne pouvais pas rêver de meilleure modèle que Valériane, que je remercie infiniment pour sa confiance et sa patience, pour sa grâce et son élégance, pour cette reprise en douceur et avec du sens.

Avec cette série "Rêverie", j'inaugure progressivement de toutes nouvelles techniques de développement. Je me demande si la différence sera visible de l'extérieur, toujours est-il que j'ai pris grand plaisir à explorer de nouvelles possibilités sans trop m'éloigner de ma zone de confort. Pour le moment.

Modèle : Valériane Fatet

27
Aug
2024

Copywriter

En mi-avril, j'ai entrepris d'investir dans une nouvelle compétence.

Je ne savais pas encore si je voudrais la monétiser directement ou l'utiliser principalement pour mes prestations existantes, mais elle me faisait de l'oeil depuis des mois, avant ma rupture conventionnelle : le copywriting.

Je me souviens que durant ma vingtaine militante, j'associais toujours le marketing à la manipulation. Le mensonge, la vente forcée... autant de visages de la malhonnêteté que je rejetais en bloc.

Mais j'aimais déjà écrire. A l'époque, mes photos illustraient des poèmes, mes échanges email constituaient de véritables correspondances épistolaires... Même dans les débats inutiles de Facebook, mes interventions se déroulaient sur des paragraphes entiers d'arguments structurés.

J'ai également toujours été passionnée de psychologie, à la fois par l'introspection personnelle et dans l'observation des comportements sociaux. Cependant, mes notions étaient d'un niveau vraiment amateur, et particulièrement dans ma communication professionnelle, au sein de laquelle je sentais les limites confuses de toutes ces informations éparses.

Même dans le cadre de mon association, sans aucun enjeu de profit financier, je rencontrais cette problématique : elle attirait le public que je visais, mais également celui que je fuyais.

Plus que l'écriture persuasive

J'ai vu dans le copywriting la promesse d'écrire les mots qui attireraient à moi les bonnes personnes. Par là, j'entends celles dont la recherche correspond exactement à ce que j'ai à offrir.

Et je n'ai pas été déçue, puisqu'en appliquant ce que j'ai appris à la communication de mon tout premier workshop à Dijon, il a été le jour-même réservé par des clientes de cœur, avant d'afficher quasi-complet.

Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, ma certification est arrivée le même jour que ces photos gentiment prises par Olivier, lors d'une séance improvisée juste avant l'apéro-photo de ce mois d'août.

Ce sont aussi les dernières photos où je porterai ma bague de fiançailles, puisque j'ai la joie de me marier dans exactement dix jours.

Je m'occuperai bientôt de finaliser ma vitrine en ligne, à mon retour de voyage de noces. Pour le moment, je savoure la fierté d'avoir brillamment mené cet apprentissage, et d'avoir accompli ma première mission pour un magicien plus que talentueux.

Photographe : Olivier B.

11
Jun
2024

Fallen angel

J'ai repéré le travail de Sylvain, alias ODV (pour Œil De Verre), peu après mon arrivée à Dijon. J'étais loin de m'imaginer à l'époque que j'aurais l'opportunité un jour de poser pour lui, dans son studio à Epinal.

Marilyne crée occasionnellement des coiffes extravagantes pour des personnages historiques ou mythologiques. Elle avait rencontré Sylvain grâce à une modèle alternative pour laquelle elle avait créé une Marie-Antoinette provocatrice. Ils avaient remis le couvert avec une autre modèle dans un personnage rock-punk. Et pour leur troisième collaboration ensemble, Marilyne a proposé mon profil.

Leur duo artistique fonctionne à merveille : Marilyne crée le personnage, Sylvain crée le décor.

Pour notre séance, Marilyne nous a envoyé des inspirations gothiques avec une touche tribale, et a créé cette incroyable coiffe. Initialement, il devait y avoir un (faux) crâne de corbeau au milieu du front, mais Marilyne a dû y renoncer pour l'équilibre physique de l'ensemble. Je craignais que la petite tête de mort fasse kitsch au milieu du reste, mais j'ai fait confiance à Marilyne, et elle avait raison.

Nous avons également prévu des ailes noires que Marilyne avait fabriquées pour un précédent shooting. Le reste de la tenue vient de ma garde-robe personnelle : un haut de chez Punk Rave Asia, un gilet de chez Toonzshop, et des pièces de mes costumes de tribal fusion.

Le trajet de Dijon à Epinal s'est déroulé sans encombre. J'ai eu la petite surprise de passer par le village d'une de mes tantes.

Surplace, nous avons été accueillies par Sylvain qui avait réservé deux salles dans un local utilisé également par des musiciens. Nous nous avons ouvert nos valises et, à trois, nous nous sommes mis d'accord sur trois personnages : une sorcière recluse, un ange déchu, pour lequel Marilyne pourrait utiliser les larmes de sang qu'elle avait fabriquées la veille, et enfin quelques tentatives plus mode.

Avant de terminer l'installation du décor, Sylvain a pris le temps de papoter pendant que Marilyne me maquillait. J'ai découvert une personne ouverte et à la force tranquille, d'une grande humilité.

Sylvain nous a également informées qu'un vidéaste passerait filmer quelques backstages.

Bien que je connaissais déjà le travail de Sylvain, j'ai été impressionnée en découvrant son installation. Pour créer l'illusion d'une grande pièce dans un petit local, il utilise trois fonds, dont le central est découpé pour y ajouter de fausses fenêtres, derrière lesquelles sont placés des flashs. Je crois qu'il y avait toujours minimum quatre sources de lumière.

William, ledit vidéaste, s'est présenté au milieu du premier set. Son arrivée a été remarquée, car ses premiers mots à l'égard du modèle, c'est-à-dire moi-même, ont été pour le moins... maladroits.

En l'observant, j'ai tout de même remarqué qu'il prenait garde à ne pas empiéter sur bon déroulement des photos. Il restait en retrait pendant les photos, puis venait me filmer en plan serré lorsque Sylvain changeait d'objectif, en me guidant à voix basse. J'ai donc classé sa communication initiale dans la catégorie de l'humour, raté certes, mais dans la volonté de briser la glace.

Sylvain, quant à lui, s'est montré enthousiaste et attentionné tout au long de la séance, qui était très physique pour moi. Il était ravi que je surveille la lumière pour éviter la surexposition, et a proposé spontanément d'arrêter les photos en me voyant tenir la coiffe, pour soulager mes cervicales.

Après avoir rangé l'installation, nous avons pris le temps de regarder ensemble les photos brutes sur l'ordinateur de Sylvain, qui nous ont enchantés tous les quatre.

Marilyne et Sylvain se sont également mis d'accord pour prévoir une prochaine séance avec un personnage angélique blanc. A priori j'en serai également la modèle, et je m'en réjouis d'avance !

Marilyne et moi avons largement pu prendre le temps de débriefer sur la route du retour. Nous étions épuisées mais ravies. Pour ma part, j'avais vécu une journée et une rencontre incroyables, et je suis rentrée en ressentant une gratitude infinie.

Photographie : Sylvain Schirm
Maquillage, coiffe : Marilyne Dugé

01
Jun
2024

Blue flare

Lors de mon dernier séjour lyonnais, j'ai retrouvé Sébastien Samitier, ancien client rencontré sur un workshop de Sébastien Roignant.

Sébastien est un profil avant tout technicien. Son but premier pour cette séance était de tester des setups lumière originaux, et disons-le, un peu casse-gueule (mais c'est le défi qui amène du piment !). Nous nous sommes néanmoins échauffés avec des portraits classiques, éclairés au bol beauté. Pour cette série de photos, je portais une robe en velours rouge que j'avais initialement achetée pour un tournage Espace Pose.

Pour la seconde série, Sébastien voulait créer un flare bleu en plaçant un éclairage derrière moi qui ferait des ricochets sur les murs.

Les essais n'ont pas été concluants, jusqu'à ce qu'il utilise la bonne vieille technique de la buée en soufflant sur son objectif.

Concernant la troisième série, il est difficile pour moi d'en rapporter l'objectif précis. Sébastien était frustré de ne pas parvenir au résultat escompté, et ne parvenait pas non plus à me l'expliquer. J'ai néanmoins essayé de proposer des choses, en tirant parti des voiles de tulle noir.

Photographe : Sébastien Samitier

1 2 3 4 5