02
Nov
2024

Rêverie

Cette année, c'est toute une série d'événements intenses qui s'est enchaînée.... pour le meilleur, mais aussi pour le pire ; et je suis de ceux qui se recluent pour pouvoir reprendre pied.

Le 12 octobre dernier, je suis revenue à la photographie avec la sensation de sortir d'un mauvais rêve.

Honnêtement, avant le jour de la prise de vue, je ne savais vraiment pas ce que nous allions faire, et tout s'est déroulé au fil de l'eau, à commencer par le choix de la tenue. Ma modèle du jour, Valériane, a flashé sur cette robe, qui lui allait comme un gant. Je l'avais chinée lorsque je préparais mon mariage, ma bulle de Paradis entre les maladies et les deuils.

J'ai maquillé Valériane, puis nous sommes allées dans le même coin de nature où ont été prises les photos de couple de mon mariage. La série s'est construite de façon intuitive autour d'un arbre tombé au sol. Il nous barrait la route, mais... son tronc, autour duquel une plante grimpante nous tendait joyeusement ses feuilles, constituait un banc fortuit.

J'avais déjà photographié Valériane deux fois. La première pour une série pédagogique pour Espace Pose, la seconde lors du workshop pour modèles que j'ai organisé le 1er juin cet année, sur le thème de la pose onirique.

Lors de ce dernier événement, Valériane m'avait fait part de son désir de développer l'expressivité de ses mains. Les progrès étaient déjà visibles le jour-même, et ce fut une grande joie de la voir à l'aise pour notre premier "vrai" projet ensemble.

Je ne pouvais pas rêver de meilleure modèle que Valériane, que je remercie infiniment pour sa confiance et sa patience, pour sa grâce et son élégance, pour cette reprise en douceur et avec du sens.

Avec cette série "Rêverie", j'inaugure progressivement de toutes nouvelles techniques de développement. Je me demande si la différence sera visible de l'extérieur, toujours est-il que j'ai pris grand plaisir à explorer de nouvelles possibilités sans trop m'éloigner de ma zone de confort. Pour le moment.

Modèle : Valériane Fatet

29
Feb
2024

Sombre été

Cette séance date de l'été dernier, et je peux enfin en partager le résultat.

Romain m'avait aimablement contactée, en me proposant une rencontre préalable à toute séance, alors qu'il faisait le déplacement depuis le Jura. C'était un agréable moment à discuter de nos visions, et nous nous étions amusés de l'écart entre les croyances de l'un sur certaines figures photographiques françaises, et ce que l'autre en connaissait réellement.

Je me rappelle que cette rencontre avait eu lieu peu avant que le compte Instagram d'Espace Pose soit créé, car j'avais fait part de certains doutes à Romain. Et si nous avions mis tant de temps à caler une date ensuite, c'était parce les deux thèmes que nous envisagions ne pouvaient être shootés qu'aux beaux jours.

Finalement, nous avons programmé le deuxième que Romain m'a proposé : une série d'inspiration fashion / gothique / fleurie, mise à exécution au charmant Jardin de l'Arquebuse.

J'avais chaud, très chaud... mais je suis ravie du résultat. Particulièrement sur les clichés en couleurs.

Photographe : Romain Baud

15
Nov
2023

Pierreclos

Toujours sur le thème du mariage, je peux désormais vous présenter l'edito shooté en mai dernier, enfin paru sur le blog de La Sœur de la Mariée. Je remercie chaudement Marion, la wedding planneuse à l'origine de ce joli projet, qui m'a contactée pour ce qui a été un de mes jobs préférés de l'année !

Ce n'était pas mon premier edito mariage, mais c'était la première fois qu'on me le proposait en duo avec un homme... qu'il a fallu recruter également, puisque mon cher et tendre ne souhaitait pas être de la partie. Le "marié" m'a été proposé par Ludivine : il s'agit de Nathan, l'homme qui partage sa vie, et je les remercie tous les deux pour leur confiance.

Marion m'a expliqué qu'elle organisait un edito par an pour sa communication, et que cette année, elle profitait de son retour en Bourgogne pour choisir des partenaires dans la région. Et moi, j'aime qu'on valorise le patrimoine et les artisans locaux.

Nathan m'a spontanément proposé de m'emmener en covoiturage au Château de Pierreclos, le lieu de la séance. C'était une excellente initiative pour nous permettre de faire connaissance avant de jouer les amoureux, en plus de rendre le trajet bien plus agréable que si je m'étais rendue là-bas seul par le train.

Une de nos principales difficultés pour poser, était d'être maintenus dans le flou total avec une vraie photographe de mariage, habituée à laisser ses mariés interagir naturellement avec un boîtier en silencieux. Nous n'avions jamais aucune idée de quoi faire et quand bouger, nous nous sommes donc synchronisés entre nous en improvisant, avec quelques blagues pour nous détendre et nous faire mutuellement rire. Ma foi, je trouve que nous nous en sommes bien sortis pour un couple encore totalement inconnu la veille...

J'ai eu quelques regrets concernant le maquillage, qui avait déjà coulé sous le soleil de plomb, lors de la première scène devant la chapelle. Je me suis éclipsée aux toilettes pour essuyer mes yeux, en veillant à garder la robe immaculée... et en réalisant que décidément, les talons aiguilles ce n'est pas pour moi.

En-dehors de ces quelques désagréments, cette séance a été un régal pour les yeux et un très beau moment de partage avec toutes les personnes présentes.

Il a été difficile de trier les photos reçues, j'espère que vous apprécierez autant que moi cette sélection !

Wedding planning & design : Marion - L'Amie des Mariés
Photographe : Ludivine Anton
Lieu : Château de Pierreclos
Fleuriste : Nature by Elys
Robe de mariée : Maison NCV
Papeterie : Atelier Onze Juillet
Boucles d’oreille : La Chambre Blanche
Alliances : Flore et Zephyr
Location Mobilier : La Bricole De LeenC Coiffure : Auguste Coiffure
Make up and Hair Artist : Sand Fauv
Co-modèle : Nathan Monin

22
Aug
2023

Vague Hope

Il y a quelques semaines, ma chère Marilyne (oui, encore elle) a trouvé un vieil escabeau pour lequel elle imaginait diverses scénographies fleuries en extérieur, une femme perchée dessus portant une robe qui volait au vent. Elle m'a proposé d'incarner cette femme, j'ai dit oui (encore, évidemment), et là a commencé une recherche de lieu de son côté, et une nouvelle idée de vidéo du mien. Marilyne a de prime abord souhaité faire la séance dans un champ de fleurs, et j'ai spontanément pensé aux larmes lunaires d'Emile dans le jeu vidéo narratif numéro un dans mon cœur, NieR:Automata. J'ai alors proposé à Marilyne de faire cette fois une vidéo mi-backstage, mi-clip musical où je chanterais une reprise de Vague Hope (Cold Rain), une de mes chansons préférées de la bande-son, dont j'avais d'ailleurs déjà transcrit la partition l'hiver dernier. Marilyne m'a à nouveau accordé sa confiance et son aide, pour mon plus grand bonheur.

La recherche de lieu a constitué toute une péripétie pour Marilyne. En constatant que les tournesols étaient déjà tournés vers le sol sous le poids de leurs graines, elle a cherché des champs de lavande. Une fois passée la difficulté d'en trouver un, il semble que ce n'était plus la saison de la lavande non plus. Marilyne a alors suggéré qu'on retourne dans le coin de forêt où je l'avais assistée pour photographier Bibesia.
Le jour de la séance, le trajet avait ceci de notable que comme l'escabeau ne tenait pas dans le coffre, la voiture nous a gratifiées de bips infernaux tout le long de l'aller comme du retour.

Nous avons découvert surplace que l'un des spots initialement prévus avait été détruit par la tempête, que les ruisseaux étaient bien moins abondants que la dernière fois, et que le ciel s'assombrissait plus vite que nous l'imaginions. Nous avons rebroussé chemin, fait quelques vidéos de preview pour Marilyne sur un tronc d'arbre couvert de mousse, et enfin installé l'escabeau au milieu de l'eau, sous un puit de lumière repéré par Marilyne. Comme d'habitude, Marilyne s'est elle-même mise dans l'eau glaciale (il fait 34°C au moment où j'écris ces lignes, mais cet été a réellement été le plus frais et le plus gris que j'aie connu depuis des années) pour avoir le meilleur angle de vue possible. Son boîtier montant moins haut en ISO que le mien, nous avons d'abord fait ses photos sur l'escabeau, et la nuit commençait à tomber au moment de filmer.
Si j'avais déjà une idée précise des plans vidéo que je voulais, ma reprise de Vague Hope n'était pas encore enregistrée. J'ai donc chanté en playback sur la chanson originale, m'imposant ainsi la contrainte future de devoir chanter et jouer ma version exactement au même rythme.

Au moment de se changer et ranger les affaires pour rentrer, la forêt était plongée dans la pénombre mais les feuillages sous le puit de lumière verdoyaient. J'ai juste eu le temps de prendre LA photo, celle qui me servirait d'image couverture pour la vidéo. NieR:Automata se déroule dans un univers post-apocalyptique, où des androïdes tentent de reconquérir la Terre pour les derniers humains réfugiés sur la Lune. Beaucoup de scènes du jeu se déroulent dans un paysage sauvage, où la nature a repris ses droits en laissant quelques derniers vestiges de civilisation. Au-delà de l'esthétique des images et sa bande-son sublime, j'ai été bouleversée à plusieurs reprises en plongeant dans l'histoire de ce jeu où alternent espérance et désespoir.
Alors cette dernière image avant de quitter les lieux était comme un signe.

Après les photos et le tournage, j'ai repris assidûment l'exercice musical et ai préparé le tournage de la deuxième partie. J'avais imaginé une personne endeuillée, qui chantait seule dans un décor épuré avant d'introduire le piano, et ainsi « invoquer » une deuxième voix dans le monde des souvenirs. Pour la tenue, j'ai associé ma robe noire de chez VessinA, contenant une découpe au niveau du décolleté, avec un corset de cou de chez Haizea. Je voulais évoquer l'uniforme YoRHa sans tomber dans un déguisement vulgaire du personnage 2B, et ma foi, je suis plutôt contente de l'effet obtenu.

Je me suis enregistrée la semaine dernière et me suis ensuite consacrée au montage, dont voici le résultat. En comparaison avec notre vidéo Gorgone, j'ai essayé de montrer davantage Marilyne durant les préparatifs, son énergie et son enthousiasme contagieux même en transportant un meuble lors d'une excursion en forêt, ainsi que quelques détails des véritables tableaux que sont ses photographies.

Maquillage, photographie, scénographie : Marilyne Dugé

La vidéo est également disponible en HD sur YouTube.

07
Aug
2023

La sablière de Couternon

Cela fait des mois, peut-être même plus d'un an, que je suis en contact avec Eric. Je ne sais plus laquelle de nos connaissances communes a permis le premier message, toujours est-il que j'entendais régulièrement parler de lui ; il a initié à la pose plusieurs des modèles que je côtoie, et le premier photographe est toujours mémorable pour un modèle.

Nous avons enfin pu nous rencontrer en juin dernier. Mon compagnon étant parti en Bretagne pour le Hellfest, j'étais exceptionnellement libre un dimanche. Coïncidence, Eric avait publié une annonce pour une séance photo ce weekend-là. Ayant tardé à la voir, et donc à y répondre, je pensais davantage lui renouveler mon intérêt que m'engager dans une séance improvisée, mais Eric m'a choisie.

Pour l'organisation, il m'a envoyé des images d'inspiration bohème et quelques mots clés. J'ai assez peu de vêtements clairs, mais j'avais une robe lacée en coton écru qui n'avais encore jamais servi en séance. Je l'avais achetée d'occasion sur Vinted, la vendeuse la décrivait comme une "robe de pirate". J'ai complété la tenue par un kimono fleuri, lui aussi d'occasion, ainsi qu'une couronne de fleurs séchée acquise pour la séance Louve.

Nous avons fonctionné de la manière qui me met le plus à l'aise lorsque je suis modèle : Eric me proposait un itinéraire, des décors et de premières idées de poses, je proposais des détours et des variations en retour. Alors que nous sortions de la sablière, j'ai vu un arbre couvert de lierre à l'ombre, et Eric a accepté de tenter quelques portraits d'inspiration elfique. Puis sur le chemin vers le champ de blé, j'ai cueilli quelques fleurs sauvages.

Ce que je retiens en premier d'Eric pour cette rencontre, c'est sa générosité. Chaque instant a été un moment de partage, à commencer par la découverte de la sablière de Couternon. Nous avons échangé nos points de vue sur la photographie, sur la technique et la démarche artistique, sur la partie humaine aussi, en particulier la pédagogie.

Sur tous les charmants spots qu'offraient la sablière et ses alentours, mon préféré a été le champ de blé. Cela peut sembler curieux car c'était le plus exposé à la chaleur et que nous étions trop loin l'un de l'autre pour communiquer oralement, mais c'est là que je me suis le plus lâchée.

Je suis pleine de gratitude pour cette jolie journée, et les nombreux clichés pour m'en souvenir.

Photographe : Eric Monnier

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