Durant mon dernier séjour à Lyon, Jérôme est passé pour quelques photos esprit rétro, chez mon ami Bertrand où j'étais hébergée. C'était notre troisième séance ensemble, et l'occasion de faire le point sur notre évolution à chacun depuis la précédente, il y a deux ans.

La dernière fois que j'avais vu Jérôme, donc, j'étais dans l'errance médicale, avec un début d'amaigrissement inexpliqué. Je me sentais aérienne, presque transparente. Cette fois, je me suis sentie ancrée.

La difficulté de faire des photos dans un appartement, c'est de trouver des endroits avec à la fois une jolie lumière et assez de recul, mais nous avons relevé le défi près de la baie vitrée et en face.

J'ai eu le cœur un peu serré en voyant les aperçus. Je me laisse pousser les cheveux depuis ma sortie de l'hôpital il y a trois ans, je m'étais dit à l'époque que je les couperais lorsque je serais guérie. Aujourd'hui, ils m'arrivent presque à la taille.

Je vous laisse avec un bonus de notre séance précédente, il y a deux ans.

Photographe : Jérôme Kubiaczyk

J'ai reçu les photos de la séance que j'ai faite avec Mikael, un jour de canicule en mai dernier dans son charmant appartement à Chenôve. Mikael est le troisième photographe que j'ai rencontré dans la région.

C'était une séance délicate pour moi, car mon rapport à mon corps était alors très instable. On avait enfin trouvé la cause de mon amaigrissement continu depuis plus d'un an, à savoir un parasite, dont l'éradication m'a permis de me remplumer... mais ça a tout de même été 10kg d'un coup, pour arriver brutalement au poids le plus lourd que j'ai jamais pesé. Si je ne supportais pas la vision de mes os et de mon visage émacié auparavant, j'étais désormais déconcertée par ces nouvelles formes, et je me suis rarement déshabillée avec autant de pudeur.

En plus de partager des expériences très intéressantes ainsi qu'un bon moment de dérision sur les modèles peu sérieuses de Dijon, Mikael s'est accordé à mon souhait de faire de la lingerie davantage typée mode qu'érotique.

Je lui faisais confiance car son travail autour du corps de la femme, nu ou orné de dentelle, a toujours une part recherchée d'élégance, ce qu'il m'a confirmé lors notre premier échange :

Une photo peut être sensuelle voire très sensuelle, revêtir même éventuellement une touche de provoc. Mais jamais au grand jamais elle ne doit être vulgaire ou gratuite...

Photographe : Mikael Roubineau