17
Sep
2023

Let me see the stars again

Il y a deux ans, le 14 novembre 2021 pour être exacte, Rémi me rendait visite à Dijon et nous en avons profité pour pianoter sa chanson en cours de composition, aux paroles touchantes sur l'amour et la résilience.

Le Noël de l'année suivante, Stars sortait sur les plateformes de streaming.

Cette semaine, c'était au tour du remix de Chris Vrenna (Nine Inch Nails).

19
Jul
2023

Gorgone

Un jour où j'accompagnais Marilyne à Action, en passant devant le rayon des jouets pour enfants, je l'ai vue faire un petit stock de serpents de toutes les tailles en évoquant un projet de coiffe Méduse. Et alors qu'elle la confectionnait, elle m'a demandé si je voulais être sa modèle pour présenter cette coiffe. J'ai évidemment dit oui. La figure de Méduse est une source de fascination et de questionnements depuis mon enfance, où est née ma passion pour les mythologies des grandes civilisations de l'Antiquité.

Méduse est une victime à la fois banale et emblématique du courroux des déités gréco-romaines, déclencheurs d'un nombre incalculable de tragédies sans que l'on ose en défier le sens de la justice. Ces narrations peuvent sembler délirantes à conter autant de souffrances gratuitement infligées, inutiles. Mais peut-être est-ce justement en baignant dans cette acceptation du Destin, aussi cruel soit-il, que nos prédécesseurs ont pu donner naissance à de puissants mouvements philosophiques, prônant l'abandon de la vaine tentative de contrôler ce qui nous échappe... c'est-à-dire presque tout.

En cherchant une tenue pour la séance, je suis tombée sur un de mes costumes de scène, dont le motif serpent a été une évidence. Puis, en discutant du reste de l'accessoirisation et des poses avec Marilyne, les yeux rivés sur mon costume et les photos de la coiffe... j'ai eu l'idée de créer une petite chorégraphie de tribal fusion, qui s'inscrirait dans une sorte de vidéo backstage améliorée, documentant un petit peu nos savoir-faire respectifs. J'étais à la fois excitée et terrifiée par ce concept, qui présentait pour moi de nombreux défis techniques, à la fois en vidéo et en danse, mais je visualisais déjà des snake arms sur Medusa's Path de The Prodigy. J'ai fait part de mon idée à Marilyne, de manière certainement confuse dans la mesure où je n'avais rien de ressemblant à lui montrer en exemple... mais elle m'a donné sa confiance, et son feu vert.

Durant les deux semaines qui ont précédé la prise de vue, je me suis concentrée sur la chorégraphie. Mes capacités ayant beaucoup souffert de ma diminution physique globale d'il y a 3 ans, il fallait renoncer au niveau auquel j'étais autrefois habituée pour pouvoir exécuter proprement quelque chose. Au final je suis partie sur un enchaînement de mouvements basiques, mais je me suis infligé deux difficultés.
La première, c'est que les trois parties dansées sont presque identiques, mais ce sont précisément leurs infimes différences qui compliquent grandement leur mémorisation isolée !
La seconde : tous les danseurs connaissent le désarroi en passant de la répétition devant un miroir à la scène, eh bien c'est pire en retirant absolument tout repère spatial avec les yeux fermés... Mais en raison du pouvoir pétrificateur de leur regard, je tenais à la symbolique des Gorgones n'ouvrant les yeux qu'à la toute fin, juste avant l'affichage d'images statiques.
Alors c'est ce à quoi j'ai consacré une heure tous les jours durant les dix jours avant la prise de vue : exécuter les trois chorégraphies les yeux fermés, en me filmant pour me corriger.

Le jour de la prise de vue, il faisait chaud. Terriblement chaud. Comme d'habitude avec Marilyne, le maquillage a tenu les cinq longues heures de cette séance, de 16h à 21h. Nous étions épuisées, et pleines de doutes quant à l'exploitabilité des rushs avec un boitier que nous n'avions encore jamais utilisé. Aujourd'hui, avec cette vidéo, je suis ravie d'exposer la qualité du travail minutieux de Marilyne avant toute retouche. Et je la remercie infiniment pour sa confiance renouvelée.

Coiffe, maquillage, photographie : Marilyne Dugé

La vidéo est également disponible en HD sur YouTube.

Paramètres d'export :

  • Plage de couleurs : MPEG
  • Mode balayage : progressif
  • Désentrelacement : YADIF temporel + spatial
  • Interpolation : Lanczos
23
Mar
2023

Le langage des rêves

Le deuxième tutoriel d'Espace Pose est sorti !

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Suite aux bons retours du premier, nous avons osé contacter des modèles pour les suivants. Inès devant partir sous peu en Australie, j'ai décidé de la mettre en priorité, et c'est ainsi que s'est décidé ce tournage-ci. Je souhaitais nous sortir toutes de notre zone de confort à cette occasion, et connaissant l'admiration qu'Inès avait pour l'univers de Marilyne, je leur ai proposé de partir sur la photographie onirique, avec une robe rouge corsetée de Marilyne.

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Prévoir ce tournage a été une source de stress immense, en raison des prévisions météorologiques qui se sont retournées contre nous. Je voulais investir le parc du Château de Pouilly, où Inès et moi avions posé pour un projet dont je vous parlerai lorsqu'il sera public ; Inès a fait remarquer, à juste titre, qu'avec la semaine pluvieuse qui nous attendait, le sol serait boueux. Au final, j'ai réussi à écrire un nouveau scénario et pu commander tous les éléments manquants, le tout moins d'une semaine avant la date fatidique.

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Préparer le studio a été une galère désespérante... Au delà des corvées prévues, comme le repassage de mon fond de deux mètres sur trois, un de mes supports de fond s'est brisé entre mes mains et son contenu effondré sur moi ; j'ai dû tout suspendre à la poutre de mon salon à l'aide de lacets d'une vieille paire de chaussures. Puis, au moment de filmer la scène finale pour l'envoyer en preview à mes deux acolytes, elle s'est délitée sous mes yeux... en bref, tout ce que j'ai composé, il a fallu le refaire deux ou trois fois et j'y ai passé toute ma soirée, la veille de la prise de vue. Mais cela en valait la peine.

La rencontre entre Inès et Marilyne s'est extrêmement bien passée, et nous avons trouvé notre rythme à trois. J'ai été exigeante, tout était difficile, mais nous avons évité une pression inutile en prévoyant, pour chaque plan, une seconde option plus facile à tourner, et surtout nous avons beaucoup beaucoup ri...
J'ai enfin pu exploiter mon trépied girafe, et j'ai bien pensé à retirer le mode automatique de la balance des blancs.

Désormais, en plus de faire le maquillage et de m'assister à la lumière, Marilyne termine les tournages en prenant ses propres photos avec la modèle, tandis que je cuisine pour toute l'équipe.

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Côté montage, j'ai modifié presque tout mon processus depuis la dernière fois, car j'ai remarqué que Canva dégradait grandement la qualité de mes rushs. Cette fois, Canva n'a servi que pour les schémas animés et les sous-titres en transparence.

J'ai découvert que les plateformes américaines convertissaient systématiquement les vidéos avec 30fps, alors que je filmais en 25fps... c'est la prochaine erreur à ne plus refaire.

MUAH, éclairage, photographie (fin de la vidéo) : Marilyne Dugé
Modèle : Inès Amoura

15
Mar
2023

Faire Beau et dire Vrai

Après un mois et demi à créer du contenu pour Espace Pose, je lance un canal privé Telegram pour y compléter les généralités inclusives que nous communiquons pour tout public.

Je raconterai plus en détail la séance avec j'illustre cette annonce dans un prochain article, en tout cas avec le tournage du prochain tutoriel, je commence à prendre mes marques avec ShotCut et me trouve enfin dans la phase euphorique de la montée en compétence, qui suit celle beaucoup plus compliquée des débuts dans le doute.

Vous pouvez vous abonner à ce canal ici.

J'ai réfléchi à un petit texte d'introduction, exercice que je trouve toujours difficile lorsqu'il s'agit de me présenter moi-même, et que j'ai repris encore et encore pendant... presque un mois. C'est devenu un véritable motif d'introspection, durant laquelle j'ai cherché les constantes absolues de ma vie pour pouvoir énoncer les piliers de ce que j'exprime avec sincérité. Au final je ne l'aborderai pas explicitement, je pense, mais je le résumerai ici par : faire Beau et dire Vrai.

16
Feb
2023

La direction du regard

Dans une heure sort le premier tutoriel d'Espace Pose. C'était la publication la plus difficile à produire de ce mois, puisqu'il s'agit d'une vidéo, et que mes compétences en montage se limitaient jusqu'ici à aligner deux plans où je chantais a capella.

Le tournage des plans avec Marilyne a eu lieu mercredi dernier, ce qui me laissait ensuite une semaine. Comme toujours, la fiabilité et la bonne humeur de Marilyne ont été un moteur et un réconfort tout le long de ce plongeon dans l'océan du doute. Elle a mis son studio à disposition et concocté une sympathique scénographie à partir de mes quelques directives (jolie chaise, table décorée, rideaux rouges et fond sombre). Elle également su répondre à mes frustrations techniques avec patience et pragmatisme, notamment en me prétant son 24-70mm. Enfin, c'était une modèle parfaite.

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La montagne que je me faisais de la suite, était constituée des schémas, du montage final, et des imprévus en triant les rushs. Et bien entendu, ces derniers n'étaient pas comme je me l'imaginais, malgré les doubles vérifications pendant la prise de vue. Alors voici les deux erreurs que je retiens de ne pas reproduire :

  1. laisser la balance des blancs automatique pendant la vidéo
  2. oublier que prendre une photo pendant une vidéo implique de couper cette dernière pendant quelques secondes

J'ai manqué de précautions à ces égards, cependant je peux me féliciter d'avoir réussi à faire feu de tout bois.

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J'ai utilisé Canva pour les schémas, l'idée m'étant venue en exportant par erreur un carrousel au format vidéo. Voici le processus entier :

  1. sur Shotcut : trier et redresser, decadrer, rééquilibrer les couleurs des rushs et les numéroter, en leur donnant des durées rondes
  2. sur Canva : dessiner les schémas avec les animations
  3. sur Canva : ajouter les plans filmés entre les schémas, écrire les textes et ajuster la durée des schémas en fonction de la durée de leur prononciation (lire à voix haute en regardant l'aperçu)
  4. sur Canva : dupliquer les schémas en fonction des textes à afficher
  5. sur Canva : noter en commentaires les plans filmés qui doivent être découpés (s'ils sont lus en plusieurs fois)
  6. sur Shotcut : scinder les plans filmés notés sur Canva
  7. sur Canva : remplacer les anciens plans filmés par ceux découpés, avec les textes de chacun
  8. sur Canva : exporter chaque ensemble de vues au format mp4
  9. sur Shotcut : faire le montage final avec les exports de Canva en créant les transitions de 2/5s (00:00:10 dans l'échelle)
  10. sur Shotcut : ajouter la musique et ajuster la durée de l'intro et de l'outro en fonction
  11. sur l'enregistreur vocal Windows : enregistrer la lecture à voix haute des textes
  12. sur Shotcut : ajouter la voix off et ajuster les fondus d'entrée, le gain/volume et la normalisation à deux passes pour que crête-mètre audio reste entre -7 et -25

Je voulais de la musique de chambre pour toutes les vidéos, des instruments distincts qui se répondent comme un petit groupe de personnes, à l'image des futurs ateliers pratiques. Ici, il s'agit du quintette de Villa-Lobos, mouvement II - Lento.

Modèle, MUAH, scénographie : Marilyne Dugé

01
Jan
2023

Tenir un journal

J'ai été moins assidue ces dernières semaines à écrire dans ce blog. Non pas par manque d'évènements à raconter ou d'idées à développer, en réalité c'est le contraire : je pars dans tous les sens et je perds le fil de beaucoup de choses, à mon grand désarroi. Je me dis que tenir un journal, même public et donc un minimum pudique, me permettait à la fois d'ordonner mes priorités et de me souvenir de tout ce qui compte... D'autant que ces derniers jours, lorsque je décidais d'écrire un petit article, j'avais tant de choses en tête que je ne parvenais même plus à choisir un sujet, et c'est ainsi que j'avortais toute initiative.

Alors pour ce premier jour de 2023, je décide de rompre le cycle, voici des idées volantes et des histoires en vrac.

Les évolutions relationnelles

En ce 1er janvier 2023, toutes les personnes avec qui j'ai discuté m'ont parlé de colère, de déception et d'amertume qui avaient mis fin à des amitiés de très longue date.

Avec l'une, nous avons évoqué d'autres formes d'inspiration sur les réseaux sociaux que le succès, comme les difficultés et les échecs sur le chemin qui y mène. J'aurais pu ajouter, si la conversation avait duré plus longtemps, que même auprès de certains proches, minimiser mes efforts, mes doutes et mes coups durs avait pu avoir pour effet de donner l'impression que tout ce que j'avais réussi était beaucoup dû à la chance, que c'était plus facile pour moi... là où je constatais qu'ils n'accomplissaient rien en n'ayant même pas essayé. Alors, sans regarder le verre à moitié vide et sombrer dans la complainte, je pense que cela peut être bénéfique pour tout le monde de partager plus que les réussites qu'on mettrait sur un CV.

Avec une autre, nous avons constaté une similarité dans l'évolution de notre vie sociale, celle de désormais prioriser le respect d'autrui à la compréhension intime et fusionnelle.

De mon côté, les deux grandes leçons de cette année étaient de comprendre que c'était une bonne chose de mettre fin à mon syndrome du sauveur, mais que cela ne changeait rien au syndrome de la victime de mes anciens amis.

La petite voix

Ce 31 décembre 2022, j'ai choisi de le passer seule à la maison. Ni famille, ni amis, ni amoureux, juste mon chat heureux de me retrouver après mon absence du réveillon de Noël. Avoir régulièrement des demi-journées pour moi dans mon atelier participe indiscutablement à mon équilibre, mais être seule avec moi-même plusieurs jours d'affilée m'apporte des ressources indescriptibles, comme si je pouvais enfin effleurer une plénitude que je ne peux entrevoir autrement. Depuis que je vis en couple, même si j'adore cela, je dois désormais provoquer ces périodes, et c'est ce que j'ai fait pour ce changement d'année.

Être seule pendant plusieurs jours me permet de jauger comment je me sens en ma propre compagnie, et ensuite de clarifier mon positionnement dans ma propre vie. Alors pour ce dernier jour de solitude, je peux affirmer avec certitude que je suis heureuse d'être qui je suis, où je suis, avec qui je suis, et j'espère que cet équilibre, stable de par les bases qui constituent ma vie actuelle, continuera de réguler le chaos en moi.

La confiance

J'ai donné une petite formation à toute une équipe de développeurs durant mon dernier séjour professionnel à Lyon. J'ai gagné une grande assurance comme en témoigne cette photo prise durant la dernière soirée. J'ai commencé ma carrière d'ingénieur avec un gigantesque syndrome de l'imposteur suivi d'un burn-in, 8 ans plus tard je me sens parfaitement à ma place.

La santé

Je suis revenue de Lyon plus tôt que prévu, ayant côtoyé un collègue qui s'est avéré positif au Covid. Si j'ai échappé à ce dernier, j'ai eu en revanche une bonne crève que j'ai transmise à mon compagnon. J'ai pu guérir pour l'essentiel en un weekend et reprendre le travail normalement, tandis que mon compagnon, habituellement bien moins malade que moi, est à l'heure actuelle encore souffrant. Si je me désole de son épuisement, je me réjouis de constater que les mesures que je prends depuis trois ans pour renforcer mon immunité semblent payer.

Autre anecdote, un ami m'a demandé aujourd'hui ce que je voulais qu'il me souhaite pour cette année. J'ai longtemps hésité entre différentes options, mais pas un instant je n'ai songé à répondre "guérir". A croire que la guérison définitive est acquise dans mon inconscient.

La gestation

Durant le mois de décembre, j'ai eu la chance de vivre une transformation bouleversante durant une formation de Lenka Lutonska, qui par ailleurs fait écho à celle avec Marisa Peer durant le premier confinement, de par le discours comme les déclics pendant les séances d'hypnose. Lenka compare la gestation d'un projet à une grossesse :
— il n'y a besoin ni de "faire" en permanence, ni de comprendre dans le détail comment cela fonctionne pour permettre à l'Univers d'œuvrer à travers soi
— pour autant, on se prépare activement à recevoir le miracle, le temps qu'il nécessite pour se produire

Alors, je sais que je ne suis plus dans le bon état d'esprit depuis que je m'éparpille, et il me faudra m'acclimater à tous ces flots de pensée ; mais les interruptions urgentes ne doivent pas me détourner du plus important : la musique.

Alors que nous passions de 2022 à 2023, j'étais sur Musescore à prendre sous la dictée des chansons dont je veux filmer une petite reprise depuis des années ; et si je n'ai pas commencé les enregistrements eux-mêmes, je sais qu'ils seront bien plus aisés en ayant une partition ; et si je n'ai pas commencé à écrire les mélodies qui m'habitent et me réveillent aléatoirement depuis ma plus tendre enfance, je les entends plus régulièrement lorsque j'écoute attentivement des morceaux qui touchent mon âme.

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