05
Oct
2023

En un tour de main

Ce soir sort le cinquième tutoriel d'Espace Pose, qui aura bientôt un vrai site web.

Le tournage s'est organisé un peu dans la précipitation. En prévoyant de sortir le sixième pour Halloween, Marilyne et moi nous disions que nous avions le temps pour tourner le cinquième avec Delphine, unanimement approuvée pour ses mains gracieuses. C'était sans compter ses études de médecine...

Nous avons heureusement trouvé une date en août, et je me suis félicitée intérieurement d'avoir déjà préparé l'essentiel des plans avant même d'avoir calé la date. Ce qui est moins bien tombé en revanche, c'est la chaleur de plomb qu'il faisait ce jour-là, que Delphine a supportée avec élégance et bonne humeur.

En voulant pour la première fois glisser des plans d'exercices d'isolation musculaire, j'ai pu constater que même pour une musicienne et gymnaste telle que Delphine, bouger une phalange à la fois et choisir des points de pression précis n'était pas instantané sans un peu d'entraînement. Cela m'a confortée dans la nécessité de créer une formation dédiée pour les modèles perfectionnistes, j'espère la sortir dans l'année.

Au moment de traiter les photos, je me suis souvenue que la transpiration est une bénédiction pour mon traitement de la peau. Je n'ai aucune idée de s'il est possible d'obtenir un tel rendu avec une peau matifiée sous dix couches de poudre, en tout cas l'une des raisons pour lesquelles je préfère toujours travailler avec une peau nue, c'est que j'adore mettre en valeur sa respiration, son aspect vivant. Et je trouve cela particulièrement flatteur sur des photos type beauté.

Une petite photo bonus qui n'apparaît pas dans la vidéo :

Je n'en suis pas très fière, mais j'ai exporté la vidéo cette nuit à 1h du matin. Entre les déplacements professionnels, les amis de passage, l'organisation du premier apéro-photo d'Espace Pose... J'ai eu énormément de mal à tenir ma discipline habituelle. Mais j'ai fini dans les temps !

MUAH, éclairage, photographie (fin de la vidéo) : Marilyne Dugé
Modèle : Delphine Tran

04
Oct
2023

Balance

Il y a quelques semaines, Marilyne a entamé une série de visuels pour sa nouvelle prestation : les signes astrologiques.
J'ai été la seconde cobaye, après Chloé qui a incarné un magnifique Verseau. Marilyne m'a dit qu'elle voulait que je sois la Balance... sans savoir qu'elle était, de facto, mon signe.

Cette prise de vue a sans doute été une des plus fastidieuses que j'ai eues à faire en intérieur avec Marilyne. Sans compter les longs préparatifs pour la (douloureuse) coiffure, ainsi que pour le décor avec ses quelques kilos de coton, sur des draps, sur des coussins... je devais tenir mes poses sur ce sol particulièrement instable, en prenant garde à ce que rien ne s'effondre. Les plateaux de la balance ne m'aidaient pas vraiment, de par leur poids, et leur facilité déconcertante à se décrocher à tout moment.

Comme pour nos deux dernières séances ensemble, j'ai proposé à Marilyne de faire une nouvelle vidéo. Malheureusement pour cette fois-ci, au moment du derush et malgré une préparation intense comme pour les fois précédentes, le plan le plus important pour mon idée de mise en scène manquait d'esthétisme.

Ce premier échec est survenu en pleine période de surmenage. Pour une jolie symbolique, je voulais sortir cette vidéo où j'incarnais cette Balance le jour de mes 33 ans. J'étais, au même moment, préoccupée par le montage du tutoriel d'Espace Pose sur les mains, les retards administratifs pour le compte bancaire d'Espace Pose, le traitement des photos d'Espace Pose sur le personnage, l'organisation du premier apéro-photo d'Espace Pose, la recherche d'une modèle pour les prochaines photos d'inspiration d'Espace Pose... Et je n'arrivais plus à rien avancer, à la fois épuisée et retenue par ce goût d'inachevé.

Sur le moment, j'étais franchement déçue, et paralysée par tous ces tracas et frustrations qui se cumulaient.

Pour cette fois, le mieux était sans doute l'ennemi du bien. Pour débloquer cette situation, j'ai renoncé à l'idée parfaite que je souhaitais pour mon anniversaire, et décidé de recycler les autres plans de la séance Balance pour une vidéo backstage sans chichis et sans histoire sous-jacente, qui j'espère pourra servir davantage pour la communication de cette prestation. J'y ai apposé la musique "Proi" issue de l'OST de Zeus, Le Maître de l'Olympe.

Quant à mes 33 ans, je les ai fêtés auprès d'Inès et Marilyne à Osaka. C'était une belle soirée de retrouvailles, et l'occasion de réaliser que depuis mes 32 ans, j'avais fait un bon bout de chemin. Pour commencer, Espace Pose est devenu réalité ! Et j'ai tant progressé en montage vidéo.

Photographie, maquillage, coiffure et mise en scène : Marilyne Dugé
La vidéo est disponible sur YouTube pour un visionnage de meilleure qualité.

17
Sep
2023

Let me see the stars again

Il y a deux ans, le 14 novembre 2021 pour être exacte, Rémi me rendait visite à Dijon et nous en avons profité pour pianoter sa chanson en cours de composition, aux paroles touchantes sur l'amour et la résilience.

Le Noël de l'année suivante, Stars sortait sur les plateformes de streaming.

Cette semaine, c'était au tour du remix de Chris Vrenna (Nine Inch Nails).

22
Aug
2023

Vague Hope

Il y a quelques semaines, ma chère Marilyne (oui, encore elle) a trouvé un vieil escabeau pour lequel elle imaginait diverses scénographies fleuries en extérieur, une femme perchée dessus portant une robe qui volait au vent. Elle m'a proposé d'incarner cette femme, j'ai dit oui (encore, évidemment), et là a commencé une recherche de lieu de son côté, et une nouvelle idée de vidéo du mien. Marilyne a de prime abord souhaité faire la séance dans un champ de fleurs, et j'ai spontanément pensé aux larmes lunaires d'Emile dans le jeu vidéo narratif numéro un dans mon cœur, NieR:Automata. J'ai alors proposé à Marilyne de faire cette fois une vidéo mi-backstage, mi-clip musical où je chanterais une reprise de Vague Hope (Cold Rain), une de mes chansons préférées de la bande-son, dont j'avais d'ailleurs déjà transcrit la partition l'hiver dernier. Marilyne m'a à nouveau accordé sa confiance et son aide, pour mon plus grand bonheur.

La recherche de lieu a constitué toute une péripétie pour Marilyne. En constatant que les tournesols étaient déjà tournés vers le sol sous le poids de leurs graines, elle a cherché des champs de lavande. Une fois passée la difficulté d'en trouver un, il semble que ce n'était plus la saison de la lavande non plus. Marilyne a alors suggéré qu'on retourne dans le coin de forêt où je l'avais assistée pour photographier Bibesia.
Le jour de la séance, le trajet avait ceci de notable que comme l'escabeau ne tenait pas dans le coffre, la voiture nous a gratifiées de bips infernaux tout le long de l'aller comme du retour.

Nous avons découvert surplace que l'un des spots initialement prévus avait été détruit par la tempête, que les ruisseaux étaient bien moins abondants que la dernière fois, et que le ciel s'assombrissait plus vite que nous l'imaginions. Nous avons rebroussé chemin, fait quelques vidéos de preview pour Marilyne sur un tronc d'arbre couvert de mousse, et enfin installé l'escabeau au milieu de l'eau, sous un puit de lumière repéré par Marilyne. Comme d'habitude, Marilyne s'est elle-même mise dans l'eau glaciale (il fait 34°C au moment où j'écris ces lignes, mais cet été a réellement été le plus frais et le plus gris que j'aie connu depuis des années) pour avoir le meilleur angle de vue possible. Son boîtier montant moins haut en ISO que le mien, nous avons d'abord fait ses photos sur l'escabeau, et la nuit commençait à tomber au moment de filmer.
Si j'avais déjà une idée précise des plans vidéo que je voulais, ma reprise de Vague Hope n'était pas encore enregistrée. J'ai donc chanté en playback sur la chanson originale, m'imposant ainsi la contrainte future de devoir chanter et jouer ma version exactement au même rythme.

Au moment de se changer et ranger les affaires pour rentrer, la forêt était plongée dans la pénombre mais les feuillages sous le puit de lumière verdoyaient. J'ai juste eu le temps de prendre LA photo, celle qui me servirait d'image couverture pour la vidéo. NieR:Automata se déroule dans un univers post-apocalyptique, où des androïdes tentent de reconquérir la Terre pour les derniers humains réfugiés sur la Lune. Beaucoup de scènes du jeu se déroulent dans un paysage sauvage, où la nature a repris ses droits en laissant quelques derniers vestiges de civilisation. Au-delà de l'esthétique des images et sa bande-son sublime, j'ai été bouleversée à plusieurs reprises en plongeant dans l'histoire de ce jeu où alternent espérance et désespoir.
Alors cette dernière image avant de quitter les lieux était comme un signe.

Après les photos et le tournage, j'ai repris assidûment l'exercice musical et ai préparé le tournage de la deuxième partie. J'avais imaginé une personne endeuillée, qui chantait seule dans un décor épuré avant d'introduire le piano, et ainsi « invoquer » une deuxième voix dans le monde des souvenirs. Pour la tenue, j'ai associé ma robe noire de chez VessinA, contenant une découpe au niveau du décolleté, avec un corset de cou de chez Haizea. Je voulais évoquer l'uniforme YoRHa sans tomber dans un déguisement vulgaire du personnage 2B, et ma foi, je suis plutôt contente de l'effet obtenu.

Je me suis enregistrée la semaine dernière et me suis ensuite consacrée au montage, dont voici le résultat. En comparaison avec notre vidéo Gorgone, j'ai essayé de montrer davantage Marilyne durant les préparatifs, son énergie et son enthousiasme contagieux même en transportant un meuble lors d'une excursion en forêt, ainsi que quelques détails des véritables tableaux que sont ses photographies.

Maquillage, photographie, scénographie : Marilyne Dugé

La vidéo est également disponible en HD sur YouTube.

12
Aug
2023

L'acceptation

Au terme d'un été chargé d'imprévus durant lesquels plusieurs personnes que je voyais comme des alliés m'ont énormément déçue, j'ai vu la psy merveilleuse qui me suit depuis le début de mon processus de guérison à Dijon. Je lui ai dit que j'avais conscience des réminiscences de trahisons passées que ces évènements provoquaient, mais que malgré tout, il s'agissait de personnes différentes. Je pensais m'être mieux entourée depuis, « mieux » signifiant un ensemble de critères d'honnêteté et d'alignement entre les paroles et les actes.

De cette session sous le signe de l'Ange Bleu est sorti un mot : accepter.
Accepter que les autres n'ont pas toujours le courage que je leur prête. Accepter qu'il se passe d'autres choses en eux que ce qu'ils me racontent. Accepter qu'ils ne sont finalement pas à la hauteur de ce que je leur ai confié.

Cette acceptation n'est pas contradictoire avec un changement de considérations en conséquence, ou des mesures adaptées à une situation nouvelle. Elle est le vecteur de paix pour cesser de ressasser inutilement ce que je cherche à comprendre jusqu'à l'obsession. Tout a un sens, même si je ne le saisis pas : un acte de foi et d'humilité pour lâcher prise et avancer.

10
Aug
2023

Géométrie des textures

Ce soir sort le quatrième tutoriel d'Espace Pose, qui a désormais sa playlist sur YouTube.

Je crains toujours le syndrome de la page blanche lorsque je planifie un nouveau tutoriel, et il s'est particulièrement manifesté ici. Pourtant, j'avais plein de choses à dire sur la photo de mode, intimidante de prime abord par le prestige autour du luxe auquel elle est souvent associée. Mais sous ses airs élitistes et ses codes carrés, elle offre un levier qui permet de libérer une créativité délirante et est en réalité parfaitement accessible au modèle moyen... à condition qu'il y croie.

Pourquoi la page blanche dans ce cas ? J'avais un carnet rempli de croquis et de notes... dont je ne trouvais pas encore le fil conducteur.

Suite à la précédente vidéo sur les poses liées au dos, je souhaitais maintenir une alternance d'angles d'attaque entre l'anatomie et le type de photographie. La mode, tout le monde connaît, tout le monde rêve d'en faire, et tout le monde en a peur au début... Il était inimaginable que je ne l'aborde pas prochainement. J'ai donc fait comme je fais toujours lorsque je doute : plutôt que d'attendre d'être prête à 100%, je prépare ce dont je suis déjà certaine, et je fais confiance à l'avenir pour m'aiguiller sur la suite quand le moment sera venu. Cette confiance est d'autant plus importante que je dois l'inspirer aux personnes qui me suivent dans l'aventure, et c'est impensable si je ne la ressens pas moi-même. Heureusement, ayant toujours réussi à terminer mes petits tutoriels, la pensée que ce que j'entreprends est toujours à ma portée devient de plus en plus naturelle.

Je m'accroche à cette idée que j'ai partagée à Marilyne lors de notre dernier tournage (dont je vous parlerai prochainement) :

Si on n'obtient pas ce que j'avais en tête, je trouverai autre chose

La modèle choisie faisait le consensus entre Marilyne et moi avant même que nous nous concertions. Il s'agit de la superbe Chloé, dont j'ai fait quelques portraits, et que Marilyne a photographiée dans plusieurs de ses propres séries. Chloé est élégante, Chloé a un regard atypique et intense (aviez-vous déjà vu des yeux bridés de cette couleur ?), Chloé incarne avec enthousiasme les personnages sortis tout droit de l'imagination de Marilyne... Chloé était la modèle parfaite pour cette vidéo, et nous avons été ravies qu'elle accepte.

J'ai donc préparé le tournage à partir des visions que j'avais en tête. Je voyais trois scènes, trois tenues, toujours devant le même fond bleu qui serait décoré à la façon d'un cours d'art plastique pour jouer sur les formes, les couleurs et les textures à peu de frais. Du sobre, du déstructuré, du fantastique. Un tailleur classique associé à des accessoires originaux, une grande capeline colorée devant un fond géométrique, une robe de tulle froufroutant sur des accessoires en papier.

La liste des courses s'est affinée en faisant l'inventaire de ce que nous avions déjà chacune de notre côté, et le jour J, nous étions prêtes.

Le tournage a commencé en fin d'après-midi et a duré jusque très tard dans la soirée. De mémoire, environ six heures. J'en étais navrée pour Chloé qui était en pleine période de révisions et que je n'ai même pas pu défrayer avec un repas comme je fais d'habitude, mais elle s'est montrée très arrangeante, en insistant pour bien refaire ce qui avait pu être loupé. Nous avons finalement été plutôt efficaces pour filmer les différents plans, ce qui a pris plus de temps que d'habitude était en réalité la répétition des étapes maquillage, coiffure et mise en place du décor. Comme toujours, sans Marilyne, rien de tout cela n'aurait pu être bien exécuté.

Une fois les rushs sur le disque dur, je me suis donné une semaine de pause pour ne plus y penser et revenir avec un esprit plus frais, deux semaines pour étoffer mes notes et construire un propos d'ensemble, et deux autres semaines pour monter la vidéo. Il semble que c'était le timing parfait, puisque je l'ai terminée hier soir.

MUAH, éclairage, photographie (fin de la vidéo) : Marilyne Dugé
Modèle : Chloé Massieux

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