20
Sep
2024

Lettre d'espoir

Chère Caroline de 2008,

Tu quittes le chemin tracé hier par les adultes, car c'est toi qui deviens adulte aujourd'hui.

Tu vivras mal les choix déjà faits pour toi, et tu te sentiras revivre en t'y opposant.

Cependant, tu réaliseras bien vite qu'il n'y a aucun bonheur dans une rébellion qui détruit sans construire, car en imaginant le futur, tu ne verras toujours qu'un tunnel noir.

Ta force sera de te souvenir qu'enfant, tu rêvais d'infinis possibles, radieux, et de continuer à croire qu'ils dorment quelque part en toi.

Tu chercheras tes rêves dans le militantisme pour tes idéaux, dans l’expérimentation artistique, dans la fusion relationnelle.

Tu réussiras dans les trois et tu échoueras dans les trois, jusqu’à comprendre que ton identité, ta valeur, ton essence, ne se situent ni dans tes opinions, ni dans tes productions, ni dans l’approbation de ton entourage.

Tu seras trahie, tu seras abandonnée.
Tu seras l'objet de calomnies en cherchant le compromis.

Tu te sentiras vide.

Et à la dixième fois, tu comprendras que ce vide béant n'est pas ton insuffisance.
C’est la place pour ton futur radieux, libérée par tes rêves qui n’ont jamais dormi.

Merci d’avoir cru en moi et persévéré.
Sans toi, je n’existerais pas.

Avec amour et gratitude,

Caroline, heureuse en 2024

15
Sep
2024

Union civile

Le 7 septembre dernier, mon compagnon et moi avons eu la joie nous unir devant nos parents, frères et sœurs (et ma grand-mère !). Il ne s'agissait "que" d'un mariage civil, mais justement, nos familles se rencontraient enfin, alors nous avons voulu marquer le coup.

Malgré le format miniature, les deux derniers mois de préparation comportaient leur lot de panique.

Nous avons failli ne pas avoir nos alliances à temps, la boutique ne nous ayant pas prévenus qu'elle prenait des vacances.

Des problèmes personnels récurrents m'ont provoqué un retour d'eczéma et du SIBO, traité inefficacement dans le stress, pour finalement m'imposer de mettre de côté lesdits problèmes.

La mairie, perturbée par les élections, traînait à confirmer une date ; suite à quoi j'ai dû :

  1. Trouver une nouvelle photographe
    Notre demande était simple (séance couple + groupes) et notre budget conséquent, mais la galère a duré des semaines. Vous croyez que le métier de photographe de mariage est bouché ? Oui il l'est... par les incompétents. Dans notre région, tous les profils sérieux de ma connaissance étaient déjà pris. Nous avons trouvé, avec soulagement je dois dire, notre bonheur (et quel bonheur !) en la personne de Nathalie Richard.

  1. Prévoir une mise en beauté maison
    Au vu de mon expérience globale avec les MUAH (Marilyne étant une rare exception), il était plus sûr d'investir directement dans des produits que dans des essais chez des maquilleuses inconnues. Cependant, se maquiller pour un mariage, ce n'est pas comme se maquiller pour un shooting. Je me suis entraînée un jour sur deux, en exposant mes essais pour tester leur résistance à toutes les météos. Quant à la coiffure, c'est ma cousine qui m'a conseillée, et ma maman qui s'en est chargée !

La tenue que je porte vient de petits créateurs trouvés pour la plupart sur Etsy. Je souhaitais une robe courte et simple, que je pourrai aussi porter lors de nos anniversaires de mariage, et j'ai tout misé sur les accessoires pour en faire une "véritable" robe de mariée.

Nous avons été bénis avec ce petit mariage pluvieux, immortalisé le temps d'une éclaircie par la merveilleuse Nathalie.

En découvrant les clichés, Quentin les a triplement aimées : nous n'avions jusqu'ici pas de "vraies" photos de nous deux, il a été suffisamment à l'aise pour se trouver beau sur les photos, et... il me reconnaît, car je ne pose pas.

Après ce weekend fort en émotions, nous sommes allés nous ressourcer près de la Mer Méditerranée, pour prolonger un peu l'été.

A mon retour, pour clore ce joli chapître, j'ai eu droit à un magnifique bouquet de la part d'Inès.

Ces dix jours ont été une véritable bulle de Paradis. Aujourd'hui, j'ai la joie d'appeler mon compagnon "mon mari", et d'écrire à deux le prochain chapitre de la Vie.

29
Aug
2024

Le feu ça brûle, mais ce n'est pas la faute du pyromane...

... et justement, ce n'est pas ce pour quoi il est incriminé.

Il y a bientôt deux ans, je réfléchissais au poids des mots.

Il me paraît toujours aussi écrasant, non par ce que les mots décrivent, mais par ce qu'ils révèlent : si je suis peu sensible aux compliments et aux promesses, je peux vriller à l'utilisation d'un seul terme qui trahit toute une intention.

J'ai tenté de maîtriser ce pouvoir

Depuis toujours, quel que soit le fond que je tente de transmettre, j'essaie d'utiliser les mots les plus justes.

Je voulais exposer une pensée transparente, car je croyais que c'était la voie la plus efficace pour me faire comprendre, et la plus honnête pour des relations équilibrées. Et c'était là mon erreur : croire que pour susciter l'empathie dans mes moments de détresse, mes mots suffiraient.

Ces mots, je pouvais les dire sur le ton de l'angoisse, de la colère ou de l'épuisement... ils étaient entendus et aussitôt oubliés. Et je n'avais aucune autre forme de soutien que des mots dans le vent.

Pendant ce temps, en voulant remplir ce que je pensais être mon devoir de loyauté, j'offrais une présence véritable, une disponibilité permanente et inconditionnelle. Enfin, j'essayais.

Même le roseau finit par rompre à force de plier

Une fois de plus, j'ai vu mon énergie s'amenuiser lorsque mes impératifs personnels sont revenus sur le devant de la scène, concurrençant alors les sollicitations extérieures pour épuiser, inexorablement, l'attention et la patience que je pouvais leur consacrer.

Et on me l'a fait payer, cher. Trop cher pour conserver l'envie de m'investir dans un rapport unilatéral, consistant à remplir indéfiniment un panier percé...

Ce que j'ai appris de mes ruptures amicales

Dans une lettre de rupture amicale il y a deux ans, je citais la moniale bouddhiste Pema Chodron :

La douleur continuera jusqu'à ce que la leçon soit apprise

Mais ma leçon à moi, je n'avais pas fini de l'apprendre, et alors que tout était déjà sous mes yeux, j'ai répété trois erreurs de jugement.

Erreur de jugement #1

Je pensais qu'une personne trop gentille, voire totalement soumise aux caprices de l'un de ses proches, est par son pacifisme trop inoffensive pour me faire du mal.

Cela s'est révélé vrai pour certaines.

Pour d'autres, c'est en réalité le signe que cela fait partie de leur norme... et qu'elles peuvent elles-mêmes adopter ces comportements maltraitants, à leur tour, en d'autres circonstances.

Avec moi, par exemple.

Erreur de jugement #2

Une personne qui m'offre un réconfort généreux dans mes échecs, n'œuvre pas forcément à mon bonheur.

J'ai entendu tant de mises en garde contre le copinage exclusif aux bons moments, que j'imaginais mal l'inverse... qui tient pourtant de la même lâcheté. Être présent pour l'autre lors de ses difficultés personnelles, celles sur lesquelles on n'a aucune influence, cela ne demande aucun courage.

Je l'ai réalisé auprès de certaines personnes qui proposaient souvent, promptement, un soutien réservé aux épreuves qui n'engagent à rien : lorsqu'est venu le temps des promesses aux conséquences concrètes, leur attitude a radicalement changé.

Alors que je les imaginais accompagner et célébrer mes réussites, leurs actes ont révélé pire qu'un abandon programmé : un immobilisme qui, une fois démasqué, s'est mué en sabotage décomplexé.

Erreur de jugement #3

Je me fiais trop à mon intuition de départ.

Si elle m'a permis de filtrer d'office de nombreuses personnes, dont le comportement avec des amis communs s'est avéré néfaste, toxique et vicieux... avec d'autres, elle mettait en exergue leurs plus belles facettes. Et par la suite, en voulant rester optimiste, je me laissais aveugler par mes biais de confirmation : en me concentrant sur le meilleur, j'occultais le pire. Jusqu'à ce qu'il explose.

La meilleure version d'une personne mérite toujours d'être valorisée, mais j'apprendrai à ne plus minorer les défauts qui l'en écartent ; car les ignorer permet à la pire de s'imposer petit-à-petit, pour finir en roue libre.

27
Aug
2024

Copywriter

En mi-avril, j'ai entrepris d'investir dans une nouvelle compétence.

Je ne savais pas encore si je voudrais la monétiser directement ou l'utiliser principalement pour mes prestations existantes, mais elle me faisait de l'oeil depuis des mois, avant ma rupture conventionnelle : le copywriting.

Je me souviens que durant ma vingtaine militante, j'associais toujours le marketing à la manipulation. Le mensonge, la vente forcée... autant de visages de la malhonnêteté que je rejetais en bloc.

Mais j'aimais déjà écrire. A l'époque, mes photos illustraient des poèmes, mes échanges email constituaient de véritables correspondances épistolaires... Même dans les débats inutiles de Facebook, mes interventions se déroulaient sur des paragraphes entiers d'arguments structurés.

J'ai également toujours été passionnée de psychologie, à la fois par l'introspection personnelle et dans l'observation des comportements sociaux. Cependant, mes notions étaient d'un niveau vraiment amateur, et particulièrement dans ma communication professionnelle, au sein de laquelle je sentais les limites confuses de toutes ces informations éparses.

Même dans le cadre de mon association, sans aucun enjeu de profit financier, je rencontrais cette problématique : elle attirait le public que je visais, mais également celui que je fuyais.

Plus que l'écriture persuasive

J'ai vu dans le copywriting la promesse d'écrire les mots qui attireraient à moi les bonnes personnes. Par là, j'entends celles dont la recherche correspond exactement à ce que j'ai à offrir.

Et je n'ai pas été déçue, puisqu'en appliquant ce que j'ai appris à la communication de mon tout premier workshop à Dijon, il a été le jour-même réservé par des clientes de cœur, avant d'afficher quasi-complet.

Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, ma certification est arrivée le même jour que ces photos gentiment prises par Olivier, lors d'une séance improvisée juste avant l'apéro-photo de ce mois d'août.

Ce sont aussi les dernières photos où je porterai ma bague de fiançailles, puisque j'ai la joie de me marier dans exactement dix jours.

Je m'occuperai bientôt de finaliser ma vitrine en ligne, à mon retour de voyage de noces. Pour le moment, je savoure la fierté d'avoir brillamment mené cet apprentissage, et d'avoir accompli ma première mission pour un magicien plus que talentueux.

Photographe : Olivier B.

10
Jul
2024

Déesse intérieure

Le 1er juillet 2024

Feu divin rédempteur
Puissance d’actif solaire
Voile couleur feu aux éclats d’or
Féminin purificateur, maternel, maternant
Paix et force associées pour la Liberté.

Madone de l’Eternel.

Ton souffle embrase ton feu intérieur, feu divin, rayonnant de Vie et d’Amour.

Guidance et illustration : Alexandra Banti

11
Jun
2024

Fallen angel

J'ai repéré le travail de Sylvain, alias ODV (pour Œil De Verre), peu après mon arrivée à Dijon. J'étais loin de m'imaginer à l'époque que j'aurais l'opportunité un jour de poser pour lui, dans son studio à Epinal.

Marilyne crée occasionnellement des coiffes extravagantes pour des personnages historiques ou mythologiques. Elle avait rencontré Sylvain grâce à une modèle alternative pour laquelle elle avait créé une Marie-Antoinette provocatrice. Ils avaient remis le couvert avec une autre modèle dans un personnage rock-punk. Et pour leur troisième collaboration ensemble, Marilyne a proposé mon profil.

Leur duo artistique fonctionne à merveille : Marilyne crée le personnage, Sylvain crée le décor.

Pour notre séance, Marilyne nous a envoyé des inspirations gothiques avec une touche tribale, et a créé cette incroyable coiffe. Initialement, il devait y avoir un (faux) crâne de corbeau au milieu du front, mais Marilyne a dû y renoncer pour l'équilibre physique de l'ensemble. Je craignais que la petite tête de mort fasse kitsch au milieu du reste, mais j'ai fait confiance à Marilyne, et elle avait raison.

Nous avons également prévu des ailes noires que Marilyne avait fabriquées pour un précédent shooting. Le reste de la tenue vient de ma garde-robe personnelle : un haut de chez Punk Rave Asia, un gilet de chez Toonzshop, et des pièces de mes costumes de tribal fusion.

Le trajet de Dijon à Epinal s'est déroulé sans encombre. J'ai eu la petite surprise de passer par le village d'une de mes tantes.

Surplace, nous avons été accueillies par Sylvain qui avait réservé deux salles dans un local utilisé également par des musiciens. Nous nous avons ouvert nos valises et, à trois, nous nous sommes mis d'accord sur trois personnages : une sorcière recluse, un ange déchu, pour lequel Marilyne pourrait utiliser les larmes de sang qu'elle avait fabriquées la veille, et enfin quelques tentatives plus mode.

Avant de terminer l'installation du décor, Sylvain a pris le temps de papoter pendant que Marilyne me maquillait. J'ai découvert une personne ouverte et à la force tranquille, d'une grande humilité.

Sylvain nous a également informées qu'un vidéaste passerait filmer quelques backstages.

Bien que je connaissais déjà le travail de Sylvain, j'ai été impressionnée en découvrant son installation. Pour créer l'illusion d'une grande pièce dans un petit local, il utilise trois fonds, dont le central est découpé pour y ajouter de fausses fenêtres, derrière lesquelles sont placés des flashs. Je crois qu'il y avait toujours minimum quatre sources de lumière.

William, ledit vidéaste, s'est présenté au milieu du premier set. Son arrivée a été remarquée, car ses premiers mots à l'égard du modèle, c'est-à-dire moi-même, ont été pour le moins... maladroits.

En l'observant, j'ai tout de même remarqué qu'il prenait garde à ne pas empiéter sur bon déroulement des photos. Il restait en retrait pendant les photos, puis venait me filmer en plan serré lorsque Sylvain changeait d'objectif, en me guidant à voix basse. J'ai donc classé sa communication initiale dans la catégorie de l'humour, raté certes, mais dans la volonté de briser la glace.

Sylvain, quant à lui, s'est montré enthousiaste et attentionné tout au long de la séance, qui était très physique pour moi. Il était ravi que je surveille la lumière pour éviter la surexposition, et a proposé spontanément d'arrêter les photos en me voyant tenir la coiffe, pour soulager mes cervicales.

Après avoir rangé l'installation, nous avons pris le temps de regarder ensemble les photos brutes sur l'ordinateur de Sylvain, qui nous ont enchantés tous les quatre.

Marilyne et Sylvain se sont également mis d'accord pour prévoir une prochaine séance avec un personnage angélique blanc. A priori j'en serai également la modèle, et je m'en réjouis d'avance !

Marilyne et moi avons largement pu prendre le temps de débriefer sur la route du retour. Nous étions épuisées mais ravies. Pour ma part, j'avais vécu une journée et une rencontre incroyables, et je suis rentrée en ressentant une gratitude infinie.

Photographie : Sylvain Schirm
Maquillage, coiffe : Marilyne Dugé

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