14
Mar
2024

Le sanctuaire

Ma chère Marilyne m'a fait part de son désir de changement d'identité visuelle.

La bannière actuelle de son site est une photo d'Amélie, couverte de papillons bleus. Marilyne ne veut plus de bleu, ni de violet, ni de rose. Elle veut de la nature verdoyante, tout en conservant des inspirations mystiques.

Nous avions déjà parlé de faire une séance avec l'une de ses dernières acquisitions, une chaise blanche tapissée de vert, et entre-temps, elle avait trouvé le symbole pour son entreprise : une lampe de sanctuaire. Qu'elle a fabriquée.

De fil en aiguille, ce projet photo est également devenu celui de sa nouvelle bannière : une sentinelle aux portes du sanctuaire de sa créativité. De mon côté, il s'agit également de ma première séance de l'année, clôturant la pause de trois mois due à mon déménagement.

Ce dernier cliché, qui est un immense coup de cœur, a été présenté à la sixième édition de l'apéro-photo d'Espace Pose qui a eu lieu hier.

Photographe, MUAH : Marilyne Dugé

29
Feb
2024

Sombre été

Cette séance date de l'été dernier, et je peux enfin en partager le résultat.

Romain m'avait aimablement contactée, en me proposant une rencontre préalable à toute séance, alors qu'il faisait le déplacement depuis le Jura. C'était un agréable moment à discuter de nos visions, et nous nous étions amusés de l'écart entre les croyances de l'un sur certaines figures photographiques françaises, et ce que l'autre en connaissait réellement.

Je me rappelle que cette rencontre avait eu lieu peu avant que le compte Instagram d'Espace Pose soit créé, car j'avais fait part de certains doutes à Romain. Et si nous avions mis tant de temps à caler une date ensuite, c'était parce les deux thèmes que nous envisagions ne pouvaient être shootés qu'aux beaux jours.

Finalement, nous avons programmé le deuxième que Romain m'a proposé : une série d'inspiration fashion / gothique / fleurie, mise à exécution au charmant Jardin de l'Arquebuse.

J'avais chaud, très chaud... mais je suis ravie du résultat. Particulièrement sur les clichés en couleurs.

Photographe : Romain Baud

21
Feb
2024

外婆

En Chine, on ne place pas nos aînés en maison de retraite, ils vivent avec leurs enfants et élèvent avec eux leurs propres enfants.

La grand-mère qui m'a élevée est partie brutalement la semaine dernière, auprès de mes tantes à Wuhan. Nous n'avons pas pu lui dire au revoir, nous ne pourrons pas déposer d'offrandes sur son autel, et surtout, pour la première fois de ma vie, je dois vivre le deuil sans pouvoir me recueillir devant la dépouille.

J'ai échangé avec une demi-douzaine de personnes ayant elles aussi perdu quelqu'un sans pouvoir voir le corps. Des histoires poignantes et des regrets.

Le meilleur conseil que j'ai reçu m'a été donné par ma cousine Cécile : faire le deuil dans la matière. S'il n'est que dans ma tête, comme une théorie qu'on pourrait remettre en question, je ne pourrais pas rompre le cycle progressivement infernal des périodes où la personne ne semble pas vraiment partie suivies de celles où je réalise à nouveau son départ.

Alors, je prévois d'organiser des funérailles chez moi, seule, en me représentant son corps au travers d'un portrait tiré sur du papier de soie. Et pour m'adresser à elle dans la seule langue que l'on a partagée, je réapprends le mandarin en chantant des comptines chinoises.

01
Jan
2024

Écouter le corps

Depuis mon hospitalisation, il m'a fallu m'adapter non seulement au fait d'être diminuée sans en connaître la raison, mais aussi à ce que mes états émotionnels les plus intimes se traduisent désormais en états corporels. J'avais déjà des amis qui somatisent tout pour avoir conscience de l'existence de ce phénomène, mais c'est autre chose de se mettre à le subir du jour au lendemain, dans une forme exacerbée.

La première année, comme mes amis, je le vivais comme un véritable handicap dont je me serais bien passée : c'est déjà pénible en soi de ressentir de l'angoisse ou de la colère, alors pourquoi en rajouter une couche avec des problèmes de peau, d'articulation ou de digestion...

J'ai commencé à changer de point de vue lorsque j'ai déménagé à Dijon, loin de la frénésie et de l'insécurité de Guillotière. Oui, les maux de dos et de ventre que j'avais développés en conséquence de mon quotidien dans ce quartier étaient physiquement handicapants. Mais si cela avait été plus supportable, ne m'en serais-je pas accommodée, et me serais donc privée d'un meilleur environnement quelques années de plus ? C'était chaotique, inconfortable, mais cela m'a poussée pour le mieux.

Ma démarche générale a commencé par un retour au stoïcisme : accepter ces réactions corporelles que je ne peux pas changer, accueillir les crises tout comme les émotions désagréables qui doivent nous traverser avant de repartir ; et ensuite concentrer mon attention sur ce sur quoi je peux réellement agir.

Désormais, je me sers de cette sensibilité physique à la fois comme moteur pour une vie meilleure, et comme instrument de mesure de la justesse de mes choix. Depuis mes fiançailles, le dernier symptôme du SIBO qui subsistait a complètement disparu. Je vivais normalement depuis mon dernier traitement, je vis aujourd'hui comme si je n'avais jamais été malade.

28
Dec
2023

Bêtisier 2023

Cette année 2023 s'achève avec neuf vidéos à mon compteur : six tutoriels pour Espace Pose, entrecoupés de trois clips-backstages hybrides réalisés avec Marilyne.

Les défauts des premières vidéos me sautent plus que jamais aux yeux, mais c'est le signe d'une belle progression. J'ai coché toute la liste de compétences liées au montage que je voulais apprendre, et je n'en suis pas peu fière ! Je me heurte désormais aux limites de Shotcut concernant la précision de l'étalonnage, et à celles de mon ordinateur quant à la gestion des fichiers en 4k.

Ces vidéos représentaient de grands défis techniques dont j'aurais été incapable de prédire la réussite il y a un an. Mais ce dont je n'ai jamais douté, c'est qu'elles provoqueraient de très beaux rapprochements sur le plan humain. J'ai adoré travailler avec chaque contributrice, avec une gratitude toute particulière pour celle qui a assuré des maquillages sans défaut, a perfectionné les installations, est toujours restée patiente dans la bonne humeur et sans qui je ne me serais jamais lancée : Marilyne Dugé.

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